W.E.S.T, T6 : Seth - Fabien Nury, Xavier Dorison & Christian Rossi

Publié le par BlogBrother

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Titre : W.E.S.T, T6 : Seth
Scénaristes : Fabien Nury & Xavier Dorison
Dessinateur : Christian Rossi
Parution : Mars 2011


« Seth » est le tome six de la remarquable série « W.E.S.T. ». Cette série se décompose en trois cycles de deux tomes. « Seth » marque donc la fin du troisième cycle. La particularité de cette saga est de réunir deux de mes scénaristes préférés : Xavier Dorison et Fabien Nury. Le premier possède par exemple dans sa bibliographie « Le troisième testament », « Long John Silver » et « Sanctuaire ». Le second est l’auteur de « Il était une fois en France » ou encore de « La mort de Staline ». Les dessins sont confiés à Christian Rossi. Cet album est édité chez Dargaud dans un format classique. Il est paru en avril dernier et est vendu pour environ quatorze euros. 

Cette série se déroule au début du vingtième siècle aux Etats-Unis. W.E.S.T. est une organisation assez unique commanditée régulièrement par la présidence pour résoudre des problèmes a priori insolubles pour les organismes officiels. Ce groupe hétéroclite est cornaqué par Chapel, adepte des sciences occultes et fin tireur. Il est accompagné d’un tireur d’élite, une brute massive, une psychiatre et un exorciste. Dans ce troisième cycle, leur mission est particulière. Il s’agit de la fille de Chapel dans le coma depuis des années. Elle se réveille et ramène ainsi à la vie son double diabolique nommé Seth. Chapel ne connaît qu’une seule issue à ce problème : tuer sa propre fille. Mais ses collègues refusent de le suivre dans sa folie… 

La richesse de cette série réside dans la diversité des thèmes traités. Dans un premier temps, l’immersion dans le grand Ouest américain au début du siècle dernier génère un dépaysement certain. De plus, la trame est celle d’une enquête et a donc pour conséquence de captiver le lecteur aisément. De plus, la dimension mystique des différentes histoires donne un ton particulier à la lecture. Bref, « Seth » se trouve au croisement de plusieurs univers qui s’assemblent merveilleusement. Il s’adresse à un public adulte. Pour se plonger dans la lecture de ce sixième tome, il est indispensable d’avoir lu le cinquième. Par contre, la connaissance des quatre premiers n’est pas indispensable. Malgré tout, ils permettent de maitriser davantage les personnages et leurs zones d’ombre. 

Le scénario est remarquable. La densité de l’intrigue est certaine. La construction de l’histoire est subtilement construite. La narration est pleine de tiroirs qui attisent notre curiosité à chaque page. Le dosage est un modèle du genre. Alors que la lecture pourrait être confuse. On pourrait se perdre en information, en personnages. Ce n’est pas le cas. Chaque nouvelle page nous attire un petit peu plus dans l’univers de cette série. Un des exemples de ce talent est la gestion des dialogues. Des pages entières sont quasiment « silencieuses ». Elles nous offrent alors des moments intenses d’émotion ou de contemplations. A contrario, d’autres pages sont denses en texte pour nous informer et faire avancer l’histoire. Côté scénario, c’est de la très bonne bande dessinée. 

Mais le suspense de l’issue de la quête de Chapel n’est pas le seul attrait de la lecture. Le dépaysement à la fois spatial et temporel. On n’a aucun mal à se plonger dans cette société du début du vingtième siècle. De plus, les chevauchées dans ses zones arides et hostiles ne laissent pas indifférent. « Seth » est habité par une atmosphère envoutante. L’immersion est totale. Le plaisir qui en découle est immense. Rares sont les albums à cumuler fond et forme. C’est le cas de ce sixième tome de « W.E.S.T ». C’est d’ailleurs le cas de l’intégralité de la série. 

Il est évident que cette atmosphère est en grande partie générée par les dessins. Christian Rossi est un dessinateur dont je n’avais jamais eu l’occasion de découvrir l’œuvre. Je ne suis pas déçu de ma rencontre avec son style. Il est réaliste. Les personnages sont vraiment habités. De plus, les décors sont très réussis. L’usage des couleurs est bien dosé. Bref, il s’agit d’un travail d’excellente qualité qui donne envie de s’y plonger à peine quelques pages feuilletées. En effet, Rossi possède un trait qui est facile d’accès. L’adaptation est immédiate. 

Au final, « Seth » a répondu parfaitement à mes attentes. Elles étaient pourtant hautes tant « W.E.S.T » est une série splendide. Elle ravira les adeptes du genre. Je conseille d’ailleurs à tous ceux qui sont intrigués par cet univers à découvrir le premier tome de la série intitulé « La chute de Babylone ». Si la rencontre se passe bien, sachez que cinq autres d’égale qualité vous attendent bien au chaud…

par Eric the Tiger

Note : 17/20 

Publié dans Western

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Commenter cet article
B
<br /> <br /> Suite à ton avis, j'ai emprunté la totalité de la série à la bibliothèque. En effet, il y a une qualité constante dans l'histoire et le dessin. De très lourd.<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> C'est clair !<br /> <br /> <br /> <br />